Du joli tissu, des fleurs, des animaux, deux élastiques et le tour est joué. Le-Tour-Est-Joué. Ce bout de tissu qui assurément deviendra une habitude n’est pas un accessoire de mode. Il n’est pas un apparat. Puissiez-vous y mettre de la dentelle qu’il ne le serait pas plus. Il est l’étalage de la peur. L’armure protectrice. Contre les autres. L’ennemi. Des lignes tracées, un chemin directeur, des consignes ânonnées, des regards menaçants. Deux camps.
Virus. Et le masque devient Cheval de Troie. La ruse. Je sais ce que vous pensez. J’ai choisi mon camp. Mais le choix n’est pas. On se conforme. Je me conforme. Je regarde le canasson comme un chapeau de magicien. J’attends. J’espère qu’une colombe en sortira, parce que je suis comme ça. Cette saleté aura fait sortir le meilleur mais aussi le pire. Il a été l’ombre jetée sur mon rêve.
J’ai quitté la France mais à présent elle me manque. Cette France qui ne se soumet pas. Cette France qui doute. Ces râleurs invétérés. Ces rois de la polémique et de la contestation. Je vous entends de loin. Et lorsque le silence se fait, j’entends mon cœur battre à l’unisson avec le vôtre. Je me sens Française. Je l’avais oubliée.
Véronique Lanonne @2020
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