La terreur nous a surpris. Une onde de peur s’est propagée. Nous prisonniers volontaires, rebelles réfractaires, inconditionnels sceptiques dont le destin semble lié cherchons au dehors les réponses au grand mystère. L’issu. La survie. La colère qui gronde monte peu à peu les marches pour atteindre l’inaccessible. Les étoiles que nous avons placées dans notre ciel font bien pâles figures. La rumeur. Le socle se fissure. D’aucuns se raccrochent encore à ces hommes demi-dieux enchevêtrés dans les mailles d’un filet qu’ils ont eux-mêmes cousus. Fil après fil nous les avons laissé se déployer. Nous avions besoin d’être guidés. Dociles comme nous l’avons toujours été. Condamnés à rester dans sa case. Sa caste. A de maigres exceptions, il n’était pas permis de vivre plus grand. D’aimer plus loin. De rêver plus fort.
Aujourd’hui prisonniers mais hier ? Exploités. Bafoués. On nous a fait croire que la liberté se méritait. Qu’elle avait un prix. Que pouvoir consommer était être libre. Que travailler était être libre. Nous goûtons aujourd’hui plus qu’hier à la liberté d’être. Celle de partager. De penser. De douter. Celle d’enfin voir que nos libertés étaient orientées. Nous n’avons jamais vraiment choisi. Nous nous sommes calqués. Par faiblesse. Par dépit. Par usure. Par foi. Et parfois un tout petit rien bouleverse l’ordre établi. Et parfois ce qui nous semblait juste pour maintenir l’équilibre explose. Et tout se remet dans l’ordre. Ce petit rien qui tue. Qui tue trop. Trop vite. Ils ne peuvent l’arrêter. Car un jour dans leurs priorités la santé a été écartée.
Des Hyènes qui s’écharpent donnent à présent l’exemple de notre fraternité. Ils n’auront sauvé personne puisqu’ils ont tué.
Véronique Lanonne @2020
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